Le traitement de la bronchiolite

En France, chaque année, près de 30 % des nourrissons sont touchés par la bronchiolite, ce qui en fait l'une des principales causes de consultation pédiatrique durant la saison hivernale. Face à cette réalité, il est essentiel pour les parents de reconnaître les symptômes, de savoir quand consulter et d'adopter les bons gestes pour accompagner leur enfant vers la guérison.

Le traitement de la bronchiolite

Qu’est-ce que la bronchiolite ? 

La bronchiolite est une pathologie respiratoire virale qui est dans la majorité des cas bénigne. Mais elle peut en effet être responsable de symptômes pulmonaires pouvant aller jusqu’à la détresse respiratoire et par conséquent l’hospitalisation. 

Une infection très courante

C’est une infection très courante chez les enfants de moins de deux ans et principalement de moins de 12 mois, surtout entre les mois de novembre et d’avril. 90 % des enfants auront au moins un épisode de bronchiolite dans leur vie. 

Une infection due à un virus

La bronchiolite créée une inflammation au niveau des petites bronches et est principalement due au virus respiratoire syncitial VRS.

Les symptômes de la bronchiolite 

Parmi les symptômes, on retrouve notamment une rhinite qui peut être accompagnée d’une légère fièvre, suivie de signes respiratoires à type de toux, sibilants et/ou crépitants, accompagnés ou non d’une polypnée (augmentation de la fréquence respiratoire et diminution de l’amplitude des mouvements respiratoires) et/ou de signes d’épuisement respiratoire (à savoir le battement des ailes du nez, le tirage (zone au niveau des côtes ou du creux claviculaire qui se creuse) et le balancement thoraco abdominal (les mouvements respiratoires entre l’abdomen et le thorax ne sont pas synchronisés).

Les symptômes s’aggravent progressivement jusqu’au cinquième jour après l’apparition des premières manifestations et disparaissent en général dans les dix jours suivant le début de la maladie. Il est cependant possible d’observer une toux jusqu’à trois semaines.

Plus précisément, on parle de bronchiolite devant un premier épisode ou deuxième épisode sans atopie personnelle ou familiale, de dyspnée sifflante chez un nourrisson de moins de 12 mois.

Cependant, on parle d’asthme du nourrisson devant un deuxième épisode de dyspnée sifflante avec atopie, ou troisième épisode avant 12 mois ou tout épisode de dyspnée sifflante après 12 mois.

Il n’est pas nécessaire de réaliser des examens complémentaires, le diagnostic est clinique.

Quand doit-on consulter ?

Vous devez consulter un professionnel de santé si votre enfant :

  • a plus de difficulté à respirer que d’habitude,
  • s’hydrate et urine moins fréquemment,
  • a de la fièvre.

Il est très important de se rendre aux urgences si votre enfant :

  • a moins d’un mois,
  • a moins de trois mois avec de la fièvre supérieure à 38°C,
  • est amorphe, fatigué et moins éveillé,
  • est pâle ou mal coloré,
  • a une respiration plus rapide ou plus difficile malgré le lavage nasal fréquent,
  • présente des difficultés pour se nourrir ou a des signes de déshydratation (absence de larmes, bouche sèche, moins de 3 couches mouillées par jour, fontanelle creusée). 

Certains enfants sont plus vulnérables, notamment les bébés de moins de trois mois, les enfants connus pour des problèmes pulmonaires ou cardiaques, ceux nés prématurément avant 35 SA (Semaine d’Aménorrhée) et moins, ceux souffrant d’un déficit immunitaire et les enfants exposés au tabagisme.

Comment traiter la bronchiolite ?

Il n’existe pas de médicament ou d’antibiotique contre cette infection car elle est causée par un virus. En l’absence de signes de gravité, la bronchiolite guérit spontanément en quelques semaines. Néanmoins, vous pouvez réaliser des gestes simples pour améliorer le confort de votre enfant. 

5 conseils pour améliorer le confort de votre enfant atteint de bronchiolite 

  • Il est recommandé de donner des plus petites quantités de biberons mais plus fréquemment afin d’éviter la déshydratation. 
  • Il est essentiel de bien nettoyer le nez de votre bébé pour faciliter sa respiration ainsi que sa prise alimentaire et donc réaliser un lavage nasal au sérum physiologique avant chaque biberon. 
  • Vous pouvez également positionner votre enfant à 30 degrés dans son lit en surélevant le matelas ou en utilisant un plan incliné.
  • Il est primordial de ne pas exposer votre enfant au tabagisme ou à des allergènes comme de la poussière ou des poils d’animaux. 
  • Pensez à aérer la pièce dans laquelle il dort.

Attention, il est contre indiqué de donner des traitements anti-tussifs comme des sirops.

Les vaccins contre la bronchiolite

Depuis peu, on dispose de deux stratégies de prévention pour lutter contre le virus VRS, responsable de la bronchiolite, à savoir :

  • Le vaccin Abrysvo qui est administré à la mère pendant sa grossesse pendant le 8ème mois. Il permet de protéger le nouveau-né de la naissance jusqu’à l’âge de 6 mois grâce au transfert d’anticorps maternels. Depuis le 19 août 2024, il est remboursé par l’assurance maternité à 100 %. Celui-ci permet de réduire les infections respiratoires sévères liées au VRS de 81,8 % à 3 mois et de 69,4 % à 6 mois. 
  • Le nirsevimab (Beyfortus) : disponible depuis l’automne 2023, il est administré en une seule injection par voie intramusculaire dans la cuisse du nouveau-né et empêche le VRS d’infecter son organisme. La protection est efficace après environ 15 jours, et ce pendant au moins 5 mois. En ville, il est remboursé par l’Assurance maladie à hauteur de 30 %. Au sein des maternités, il est remboursé à 100 %. Son efficacité est estimée entre 76 et 81% pour les nourrissons admis en réanimation. L’administration du nirsevimab a évité environ 5 800 hospitalisations pour bronchiolite après passage aux urgences entre le 15 septembre 2023 et le 31 janvier 2024 en France. 

Le choix d’opter pour l’une ou l’autre stratégie vous revient en tant que futurs parents. Parlez-en à votre médecin, sage-femme ou pharmacien. Nous rappelons que ces vaccins ne sont pas obligatoires, mais vivement conseillés du fait de l’importance de la circulation du virus en période épidémique et de la potentielle gravité de cette maladie respiratoire.

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Rédigé par : Justine Gauthier Médecin généraliste
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