Mort Subite du Nourrisson : causes de décès, facteurs de risque et mesures de prévention
La Mort Subite du Nourrisson constitue une source d'angoisse pour les jeunes parents. Ce décès est le plus incompréhensible qui soit. Dans cet article, notre partenaire de santé, Dr Doublet, pédiatre, vous explique ce qu’est la Mort Subite du Nourrisson (MSN) ou la MIN (Mort Inattendue du Nourrisson) et ses principales causes. Il vous donne également les consignes de prévention contre la Mort Subite du Nourrisson.
Qu’est-ce que la Mort Inattendue du Nourrisson ?
Le terme Mort Inattendue du Nourrisson (MIN) est un terme générique récent qui est devenu le terme officiel pour définir le décès brutal d’un enfant.
La Mort Inattendue du Nourrisson (MIN) est définie comme « le décès soudain d’un enfant jusqu’alors bien portant, alors que rien dans ses antécédents connus ni dans l’histoire des faits ne pouvait le laisser prévoir ». Dans les cas de Mort Inattendue du Nourrisson, les causes de ce drame sont recherchées par le corps médico-légal. Les équipes médicales réalisent alors un bilan étiologique complet : anamnèse, examen du lieu de décès, examen clinique, prélèvements biologiques, imagerie, autopsie. Si la cause de la Mort Inattendue du Nourrisson ne peut être attribuée à une origine scientifique, on parle alors de « Mort Subite du Nourrisson » (MSN), ce qui représente environ 50 % des cas de MIN en France.
La Mort Inattendue du Nourrisson touche environ 250 à 350 nourrissons chaque année en France, ce qui en fait donc la troisième cause de décès des bébés de moins d’1 an. La grande majorité des décès survient avant les 6 premiers mois de vie de bébé, et le risque de MIN diminue drastiquement au-delà d'1 an. On observe que les garçons sont plus concernés par la Mort Inattendue du Nourrisson que les filles avec un sex-ratio à 1.86. Attention, même si les cas de MIN au-delà d’1 an sont très rares, le risque 0 n’est cependant pas à exclure.
Les causes de décès liés à la MIN
Parmi les principales causes de décès liés à la MIN, on retrouve :
- Les suffocations et l’asphyxie
- Les causes infectieuses virales ou bactériennes (respiratoires, septicémies) ainsi que les causes cardiaques
- Les causes traumatiques : elles représentent moins de 10 % des cas de MIN selon les études
- Les causes génétiques et métaboliques
Lorsque le décès de l’enfant est prononcé par le médecin, l’équipe médicale transfère le bébé vers un centre de référence des MIN. Ces centres se situent le plus souvent au sein des CHU. L’enfant sera donc examiné, bilanté, avec analyse sanguines, radiologiques, génétiques. Le but étant de trouver une cause à ce décès. Si les parents l’autorisent, une autopsie est réalisée.
Les facteurs de risques pouvant entrainer la Mort Subite du Nourrisson
Les facteurs de risque pouvant entrainer la Mort Subite du Nourrisson sont multiples. Ils peuvent être de nature individuelle, c’est-à-dire directement lié à l’enfant ou bien de nature environnementale ou comportementale.
Les facteurs individuels
La vulnérabilité individuelle de l’enfant peut représenter un grand facteur de risque concernant la mort subite du nourrisson, comme par exemple :
- Un enfant prématuré
- Un enfant petit pour âge gestationnel
Les facteurs environnementaux
L’environnement de sommeil dans lequel bébé évolue joue aussi un rôle majeur et peut devenir un facteur à risque pour bébé :
- Des objets dans le lit de bébé : doudous, peluches, oreillers, tour de lit non respirant…
- Un matelas non adapté et trop mou
- Un lieu surchauffé ou un enfant trop couvert
- Bébé isolé dans une chambre
Les facteurs comportementaux
Le comportement des jeunes parents vis-à-vis de bébé peut également être source de risque de MIN :
- Coucher bébé sur le ventre ou sur le côté représente le risque majeur
- Le tabac pendant la grossesse et tabac passif
- Le co-sleeping : dormir avec son bébé dans le lit conjugal
Les facteurs biologiques
Des chercheurs australiens du Sydney’s Westmead Children’s Hospital ont remarqué que les bébés victimes de la Mort Inattendue du Nourrisson présentaient une concentration d’une certaine protéine, inférieur de 20% à celle des autres bébés.
Appelée « orexine », cette protéine est située dans le cerveau et est responsable de la régulation du sommeil. Elle permet de nous réveiller quand l’endormissement est perturbé comme lorsque l’on fait de l’apnée par exemple.
Le docteur Rita Machaalani a expliqué, lors d’une interview donnée au Guardian, que : « Cela semble indiquer que ces bébés peuvent avoir eu des dysfonctionnements neuronaux. Au lieu de se réveiller durant leur sommeil comme d’autres enfants le feraient, ils continuent de dormir. »
Les mesures de prévention de la Mort Subite du Nourrisson
Certaines consignes de prévention sont à respecter pour éviter toute Mort Subite du Nourrisson. Ces consignes sont notamment vivement recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Le couchage sur le dos : la principale mesure de prévention
Coucher son enfant sur le dos est la mesure de prévention la plus efficace pour éviter la Mort Inattendue du Nourrisson. Cette mesure est notamment recommandée par tout le corps médical ainsi que par l’OMS jusqu’aux 6 mois de bébé minimum. En effet, depuis sa mise en place, on observe une diminution du risque de MIN de 70 %.
Si votre enfant a tendance à se retourner sur le ventre ou à avoir un sommeil agité sur le dos, vous pouvez lire l’article sur les positions de sommeil de Caroline Ferriol, consultante spécialiste du sommeil des bébés et des enfants.
L’environnement de sommeil
Des mesures de prévention peuvent également être mises en place au niveau de l’environnement telles que :
- Mettre un matelas ferme dans le lit bébé pour que la tête du bébé ne s'enfouisse pas
- Ne rien mettre dans le lit bébé : pas oreiller, pas de couette, pas de couverture, pas de doudou, pas de peluches, pas de tour de lit non respirant
- Avoir une température idéalement située entre 18 et 20° dans sa chambre
- Mettre bébé dans une turbulette adaptée (pas de couverture)
- Faire du cododo pendant les 6 premiers mois de bébé. Le cododo facilite la surveillance de l’enfant par les parents, étant dans un état d’hypervigilance. Vous pouvez consulter l’article sur les bienfaits du cododo.
- Allaiter pendant les 6 premiers mois réduirait le risque de Mort Inattendue du Nourrisson
- Donner une tétine à bébé qui lui apporte un effet protecteur
Un environnement de sommeil apaisant et rassurant est la clé pour offrir à votre bébé un sommeil de qualité. Vous pouvez retrouver tous les conseils de notre spécialiste en sommeil bébé, Caroline Ferriol alias la Fée Dodo, dans son article sur les indispensables pour un environnement de sommeil de qualité.
Diminuer le tabac
Il est conseillé d’arrêter le tabac dès le début de la grossesse, voire même dès la conception de l’enfant si possible. Le tabac constitue un facteur de risque majeur dans les cas de MIN. Si vous rencontrez des problèmes pour arrêter de fumer, vous pouvez vous adresser à votre sage-femme, médecin traitant ou à un centre d’addictologie.
Le tabac passif représente aussi un risque pour bébé, il est donc indispensable de ne pas fumer dans la maison (que le nourrisson soit présent ou non). Il est vivement recommandé de fumer à l’extérieur.
Les dispositifs médicaux en complément
Certains dispositifs peuvent venir en complément des consignes officielles pour prévenir de la Mort Subite du Nourrisson comme le moniteur Nanny. Le moniteur Nanny surveille la respiration de bébé et alerte un adulte responsable si votre bébé ne respire plus pendant plus de 20 secondes.
A lire aussi :
En savoir plus sur le Nanny Care
Encore plus d'actualités
Mort Inattendue du Nourrisson (MIN) : jusqu'à quel âge ?
La Mort Inattendue du Nourrisson est le décès le plus incompréhensible chez les enfants. Elle touche de manière large les bébés de 0 à 24 mois. Certaines tranches d’âge présentent toutefois des risques plus élevés.
Mort Subite du Nourrisson : toutes les statistiques
La Mort Subite du Nourrisson inquiète beaucoup les jeunes parents. Quels sont les chiffres réels en France ?