Le processus de diagnostic de l'endométriose

Le diagnostic de l’endométriose est très complexe tant la maladie prend des formes variées. Interview de Cécile Réal, dirigeante de la société Endodiag, experte en diagnostic de l’endométriose.

Le processus de diagnostic de l'endométriose

Le diagnostic de l’endométriose : comment la suspecter et vers qui se tourner ? 

Premièrement, il est primordial d’écouter son corps et de s’écouter sur les symptômes que l’on peut ressentir et qui peuvent être liés à la maladie. Il existe différentes formes d’endométriose, occasionnellement sans symptômes évidents, ce qui rend le diagnostic plus compliqué. 

La plupart des femmes seraient porteuses de l’endométriose

Une des théories sur l’endométriose est que la plupart des femmes sont porteuses de la maladie, et qu’il y a certains événements de la vie qui déclenchent l’endométriose ou au contraire l’atténue une fois développée. Il existe de nombreux témoignages de femmes ayant vécu des chocs psychologiques, émotionnels, environnementaux qui ont eu un impact sur le commencement de la maladie.

Il est également nécessaire de discuter de ce que l’on ressent avec son médecin habituel, généraliste ou gynécologue. Aujourd’hui, il existe également des centres experts spécialisés dans l’endométriose, bien qu’ils ne soient pas présents dans toutes les régions. Il est parfois judicieux de consulter ces centres spécialisés, si la prise en charge par votre spécialiste habituel est compliquée.

Dans certains cas, l’imagerie médicale peut déjà permettre de poser un diagnostic. Combinée à l’examen clinique, l’imagerie est parfois une étape cruciale en attendant que les tests en cours de développement soient disponibles. Cela permet de poser un diagnostic pour une grande partie des patients. 

Le processus de diagnostic pour confirmer l’endométriose 

Il y a encore quelques années, le « gold standard », c’est-à-dire la reconnaissance par les autorités de santé pour diagnostiquer l’endométriose, était faite via une opération chirurgicale, un prélèvement des lésions et une confirmation par un médecin, un anatomopathologiste. 

Les recommandations notamment au niveau européen sont en train de changer un peu et le diagnostic de l’endométriose peut se faire avec l’imagerie médicale grâce à deux techniques essentielles : l’échographie et l’IRM. Néanmoins, de plus en plus de chercheurs en France et dans le monde travaillent sur la mise au point de tests non invasifs, basés sur la biologie afin de détecter la maladie. 

Ces recherches sont concentrées sur trois domaines principaux :

  • Un travail sanguin. Les chercheurs recherchent des marqueurs spécifiques dans le sang qui pourraient permettre l’identification de l’endométriose chez une patiente.
  • L’analyse de la salive. Des prélèvements salivaires sont étudiés afin de déceler des marqueurs spécifiques de l’endométriose.
  • L’examen du sang menstruel. Ces derniers temps, de plus en plus de groupes de chercheurs, analyse le sang menstruel des femmes atteintes d’endométriose afin de trouver potentiellement des signaux différents.

Les recherches de l’endométriose au sein d’Endodiag

L’endométriose est une maladie complexe qui se présente sous différentes formes chez les patientes. C’est pourquoi il est essentiel aujourd’hui, de mieux comprendre cette maladie afin de proposer des diagnostics plus précis et des traitements personnalisés. Aujourd’hui, nous travaillons sur la proposition de méthodes de diagnostic non invasives par le biais d’analyses sanguines.

Notre objectif est donc de proposer des solutions de diagnostic non invasives, sans avoir recours à une intervention chirurgicale. Nous nous concentrons sur l’analyse d’échantillons sanguins, afin de poser un diagnostic sur la maladie de la patiente. Nous sommes convaincus que la compréhension approfondie du type d’endométriose de chaque patiente, avec un diagnostic personnalisé, permettrait de leur proposer des solutions plus pertinentes et ainsi, de meilleures prises en charge. 

De plus, nous travaillons également sur l’endomètre puisqu’il contient un certain nombre d’information intéressante pour évaluer le profil pathologique de la patiente. 

Actuellement, au sein de la société Endodiag, on est dans une phase de validation clinique à grande échelle c’est-à-dire que l’on a trouvé, sur un groupe d’une centaine de patientes, des marqueurs que l’on appelle « signature dans le sang ». Ils nous permettent de distinguer avec une certaine fiabilité les patientes malades et les patientes non malades. Toutefois, l’augmentation du nombre de patientes dans notre échantillon a été une nécessité suite aux différentes formes d’endométriose. Cela a permis d’avoir une représentativité suffisamment importante.

Ce processus prend énormément de temps, car pour confirmer la présence de l’endométriose, les patientes doivent être opérées, afin d’être sûr qu’il n’y a pas d’autres tests fiables. Il est donc obligatoire pour nous d’avoir un échantillon de sang d’une patiente ayant subi une intervention chirurgicale. 

Notre étude s’étend dans douze pays et implique environ vingt-cinq hôpitaux. Il s’agit d’une grosse étude, qui, on l’espère, nous permettra de faire une validation à grande échelle. Ensuite, nous avons à peu près un an pour passer à l’industrialisation de ce test, afin qu’il puisse être homologué et validé d’un point de vue industriel, assurant sa robustesse et sa reproductibilité dans d’autres laboratoires.

En somme, la société Endodiag basée à l’hôpital Cochin à Paris, est à la pointe de la recherche sur l’endométriose. De nombreux financements publics et privés nous aident à développer nos études, à mieux comprendre l’endométriose et à mieux la diagnostiquer. 

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Dirigeante de la société Endodiag et ingénieur biomédical de formation
Rédigé par : Cécile Réal Dirigeante de la société Endodiag et ingénieur biomédical de formation
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